Il y a des jours comme ça, où rien ne va dans le bon sens. Comme ce matin où j’ai renversé mon café, où mon train et mon bus ont été en retard, où je ne vois pas une seule allusion aux Fralibs sur mes réseaux sociaux favoris. Parce que ce matin, 77 salariés de Fralib étaient devant le juge de l’exécution du Tribunal de Grande Instance de Nanterre.
Petit rappel.
Fralib est une société du groupe Unilever, par le biais de Lipton. Sur le site de Gémenos dans les Bouches du Rhône, il produisaient le thé sous la marque Éléphant, marque qui existe depuis 120 ans. Le site a été fermé il y a 3 ans. Les différents plans sociaux (enfin maintenant on dit Plan de Sauvegarde de l’Emploi [PSE] ou comment aseptiser les licenciements) ont été annulé par les tribunaux. Dans le même temps, des salariés ont proposé un projet de reprise sous forme de SCOP (Société coopérative et participative).
Situation ubuesque, Unilever ne paye plus les salaires et incite les employés à se retourner contre leur employeur aux Prudhommes… En attendant, faut faire bouillir la marmite.
Le journal La Provence explique ceci un peu plus en détail…
Je trouve donc que ça ne pas dans le bon sens, car comme je le disais, pas ou peu de messages de soutien, information non relayée…
Et quand je vois l’engouement qu’ont eu certain(e)s à défendre Jérôme Kerviel, ben excusez moi, mais ça me fait un peu mal au cul.
Certes, il n’est pas normal que le trader se retrouve seul à payer quand il est impossible que sa hiérarchie ne l’ai pas vu frauder et gagner plein de pognon mais que la même hiérarchie s’en tire avec une petite tape et un licenciement pourvu en juteuses indemnités. Mais n’oublions pas qu’il est coupable de fraudes ce Kerviel pour qui vous auriez vendu la sainte vierge alors qu’il est de la même engeance que ceux qui mettent du cheval à la place du bœuf…
Alors je veux bien la convergence des luttes, je l’ai même défendue cette convergence quand vous étiez au chevet de « l’homme broyé par la finance ». Mais la convergence dit aussi ne pas oublier les autres luttes. Et pourtant, je pense qu’ils ont dû se sentir bien seuls les Fralibs ce matin à Nanterre…
Et maintenant, je m’interroge. Pourquoi un tel silence parmi mes camarades dont certains sont des amies et amis, parfois proches. Cette interrogation vient car je ne veux les blâmer et leur cracher au visage ma rage. Les vacances ? Mouais, plausible mais bon. Le manque d’information ? Si elle est parvenue jusque moi, relayée par une membre du Bureau National de notre parti, c’est que ce n’est pas confidentiel. J’ose espérer que ce n’est pas passé à la trappe juste parce que notre Panurge ne nous a pas éclairer la voie…
EDIT : cette article à été écrit à l’époque où je militais dans un parti. Les ouvriers de l’ex FRALIB, après une lutte longue de 1336 jours, on réussi à relancer leur outil de production sous la forme d’une coopérative, SCOP-TI. Leurs produits sont disponibles en grande surface..