Publié le 23/08/12
Le changement c’est maintenant. Enfin il paraît. Pour ça, faudrait penser à (dans le désordre) interdire les licenciements boursiers, réguler la finance, demander l’avis du peuple sur le TSCG, stopper la libéralisation à outrance de la santé… Mais je m’égare, je ne suis pas là pour vous dire ce qui arriverait si la gauche était au pouvoir. Non, le changement c’est aussi sur moi qu’il a lieu. Ce changement a commencé concrètement il y a plusieurs mois, cette chronique vous en tient régulièrement informé.
Ceux qui sont mes « amis » sur réseau social ont pu voir des photographies de mon renouvellement de garde robe, ce qui est déjà saisissant. Mais je crois qu’il est temps de faire le fameux avant / après ! Le « avant » c’est le matin de ma rentrée à l’hôpital, la veille de mon opération. Le « après » c’est il y a quelques jours.
Vous le voyez, le changement physique est donc plus que flagrant et ce n’est pas fini, car je vais également passer par la case abdominoplastie. Ce n’est pas forcément évident à gérer cette métamorphose. Voir fondre la personne qui se reflète dans le miroir, ce n’est pas ce qui m’a posé le plus de problème, même si aujourd’hui, j’ai du mal à croire que c’est la même personne sur les photos, bien que ce soit moi. Certes, les bourrelets se sont transformés en peaux pendantes, ce qui est disgracieux, mais ce n’est pas ce qui m’a le plus durement touché. Je n’aime pas ma tronche, ce qui n’est pas neuf, mais depuis le temps, je m’y suis habitué, alors ça ne change pas grand chose. J’ai juste un peu de mal à trouver le look qui me plaise vraiment : bouc, barbe, rasé, ticket de métro, je me cherche un peu.
Pour moi, le plus gros impact de ce changement physique a été au niveau de ma façon de m’habiller. J’avais pris l’habitude de m’habiller large, pour cacher mes formes. Je n’étais jamais à l’aise dans les vêtements près du corps. Je n’avais pourtant pas honte de lui, me mettre en maillot de bain ne me dérangeais pas du tout. Après l’opération, mes vêtements sont rapidement devenus des bâches, ou des toiles de parachutes, expression variant selon le collègue qui me faisait la remarque. Il m’a fallu agir et croyez moi, j’ai été long à passer aux coupes ajustées.
C’est quand j’ai réussi à franchir ce cap que j’ai pris la pleine mesure des barrières psychologiques que l’obésité a dressé dans mon esprit. J’ai toujours pensé bien vivre mon obésité, mais si cela avait vraiment été le cas, pourquoi ai-je eu certains comportements, tel m’habiller trop large ? Un autre exemple est flagrant. Je me moquais sarcastiquement de ma propre corpulence en société, ce que je pensais être une façon cool de vivre mon apparence. Je vois aujourd’hui que ce n’était en fait qu’un subterfuge pour éviter que les autres se moquent de moi et ainsi ne pas être blessé par leurs remarques. Mon inconscient me tournait au ridicule pour me blinder face aux attaques de l’extérieur.
Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres. C’est dur de m’apercevoir que je ne me connaissais pas vraiment, que mon mental s’est construit d’une façon qui m’échappe totalement. Mais cette prise de conscience ne m’attriste ou ne m’affaiblit pas, au contraire. Je me plaignais dans le dernier billet de ne plus avoir d’objectifs à long terme. Voilà mon nouvel objectif : identifier tous les petits travers psychologiques qui m’ont pourri la vie et dont je prend conscience, puis travailler à les améliorer, un par un patiemment, pour devenir quelqu’un d’encore meilleur (oui je sais, on appelle ça la perfection).
Mais vu tous les chamboulements physiques et matrimoniaux passés et vu les chantiers qui s’annoncent si mes projets de mutation et de délocalisation aboutissent, ben je vous le dit, je peux pas tout faire en même temps non plus alorsle changement c’est pour plus tard.
Publié le 23/08/12