Publié le 29/05/2012
Presque deux mois que je n’avais pas ouvert ce journal, deux mois et 10 kilos de plus de perdus. J’en suis aujourd’hui à une perte de 45 kilos. 9 packs de 12 canettes de Heineken. 108 canettes de 25 cl. 5 packs d’eau pour les non-alcooliques. Et une grande fierté : avoir atteint mon premier objectif, à savoir passer sous la barre des 110 kilos. Ces 110 kilos, c’est le poids auquel j’estimais être quand je suis arrivé en région parisienne, que je jouais au rugby et que je draguais sans grand succès, il y a 12 ans. Je devais en faire facile 5 à 10 de plus. Sauf qu’à l’époque, je prétendais en faire moins de 100. Je mentais aux autres, pour mieux me mentir à moi-même. J’avais honte de cette surcharge pondérale, j’avais honte du regard des autres sur moi, d’ailleurs, malgré un caractère enjoué, je vois aujourd’hui que j’étais malheureux, bien plus malheureux que je ne voulais montrer, bien plus malheureux que je ne voulais le voir.
Ce qui m’étonne le plus, c’est qu’aujourd’hui, alors qu’après tout mon Indice de Masse Corporelle me classe toujours dans l’obésité, modérée certes mais obésité quand même, je me sens bien plus léger dans ma tête. Pourtant, ces deux derniers mois ne m’ont pas vraiment épargné. J’ai, à quelques jours d’intervalle, passé le cap des 35 ans et suis retourné à la case célibat. Le premier choc a été gérable par une fête, le second un peu plus dur à encaisser, mais je lui ferai une fête aussi, en temps voulu. Je l’ai déjà dit et je le répète, j’ai toujours été un « junk food addict » autrement dit un drogué de la mal bouffe. J’ai toujours compensé les chaos de ma vie en m’empiffrant. Mais là, mon estomac a clairement dit non ! Et rappelez-vous ce que j’ai dit sur les conséquences intestinales quand on mange trop gras avec un by-pass.
Deux mois à chercher comment compenser, c’est à dire à passer des heures sans pouvoir lever le cul de mon canapé, scotché à ma PS3. J’ai d’abord repris mes vieux démons avec un air de « je m’en fous des conséquences ». Mais mon corps ne s’en est vraiment pas foutu que je me comporte ainsi avec lui. La compensation ne valait vraiment pas les contraintes qui suivirent. Donc PS3. Avec une glace de temps en temps, ça passe super bien la Häagen Dazs si je n’en prends que quelques cuillères. Ou une petite sucrerie, sans abuser. J’ai des paquets de bonbons toujours ouverts depuis mon anniversaire ce dont je suis super fier. Par contre je me goinfre de galettes de maïs soufflées sans gras ni sucre. J’adore !
J’ai alors validé ma carte d’adhésion au Parti de Gauche, l’autre parti qui fait le Front de Gauche avec les Communistes. C’est sympa la politique vue de l’intérieur. Distributions de tracts, sur les marchés, devant les hypers, dans les boîtes aux lettres, collage d’affiches. Et je ne compte pas les apéros d’organisation, les réunions publiques, les évènements décalés pour tenter d’attirer du monde autour des idées que nous jugeons bonnes. C’est du temps, de l’investissement personnel, un vivier de rencontres agréables dont on ne sait comment ça peut se finir? Des choses très excitantes mais qui me ramenaient inexorablement seul dans mon appartement à devoir m’occuper de mon chat, triste.
Le vrai déclic, ça été au concert de METALLICA au Stade de France. Oui, je ne veux pas me vanter, mais je faisais partie des 80000 chanceux qui ont pu assister au spectacle (merci encore ma soeur pour m’avoir permis de faire ce baby-sitting de ton fils). Je passe sur un petit malaise, un coup de fatigue plutôt, car debout pendant des heures, nourri à la bière et à un petit sandwich, enfumé au chichon. Mais ce coup de fatigue est très vite passé dès que The Ecstasy of gold a retenti dans le Stade. Pour ceux qui ne connaissent pas, The Ecstacy of gold est un extrait de la bande originale du film Le bon la brute et le truand composé par Ennio MORRICONE et que le groupe passe en intro de ses concerts. Je voulais rentrer dans l’église sur cette musique le jour de mon mariage mais je m’étais finalement reporté sur la BO du film Mission, par le même compositeur.
Donc, METALLICA, un son hyper puissant, un rythme infernal et moi qui commence à bouger dans tous les sens, à sauter comme un dératé ou à faire des démonstrations de « air guitar » comme tout bon métalleux saurait faire. Oui, miracle, je redécouvre que je suis capable de faire bouger mon corps dans une débauche d’énergie. Moi. Oublié les problèmes de dos récurrents ces dernières années. Oublié l’essoufflement. Oublié la pesanteur du moindre de mes mouvements. Ma décision était prise, retour au sport.
Retour effectif ce week-end, avec mon inscription dans une salle. Et vous savez quoi ? Ben ça fait un bien fou de transpirer parce qu’on se bouge le cul !