Publié le 01/08/12

 Bon, ben là, il faut l’avouer, je suis dans la merde. Pas au sens premier du terme, les pépins intestinaux dont je vous ai déjà parlé se régulent doucement, ce n’est pas encore le top, mais merci quand même. Non c’est bien au sens imagé que, pour être un peu moins trivial, mon problème se pose. Vous avez sûrement remarqué à force de lire ce GROS journal que le titre de chaque article indique mon poids au moment de la rédaction ? Là, deux possibilités :

1) vous pensez que je vous prends pour des cons et je vous assure que ce n’est pas du tout mon genre de mépriser ainsi mon lectorat, enfin sauf pour une ou deux personnes que je ne citerai pas.

2) vous vous dites, « Ah ouais, j’avais pas fait gaffe, qu’est-ce que c’est intelligent de sa part d’avoir procédé ainsi » et je vous en remercie, je suis assez fier de l’astuce et hypersensible aux compliments.

Vous avez donc sûrement remarqué disais-je, avant d’être grossièrement interrompu par moi-même, à force de lire ce GROS journal, que le titre de chaque article indique mon poids au moment de la rédaction. Ma balance indiquait donc à la dernière pesée… Oui, 95,7 kilos. Bravo, c’est bien ça, 54 kilos de perdus, 11 packs de 12 canettes de Heineken. Et ça m’emmerde. Et pourquoi est-ce qu’une telle prouesse peut l’emmerder devez-vous vous demander ? Mais je vais vous le dire.

Bien entendu, je suis super content d’avoir perdu ces presque 55 kilos, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit. J’en ai déjà parlé, je me sens mieux dans mon corps, j’ai repris le sport; je me sens mieux dans mes fringues, je fais régulièrement ma pétasse; et j’ai grossi du zizi, mais je ne vous dirai pas ce que je fais avec, bref, je me sens mieux dans ma tête. De plus, avec ce poids, le calcul de mon Indice de Masse Corporelle, qui me plaçait dans la catégorie des personnes atteintes d’obésité morbide lorsque j’ai ouvert ce journal, me place maintenant dans la catégorie des personnes en surpoids. Et je vous promets, de ne plus être « obèse », ça fait un bien fou.

Autre séance de satisfaction, j’ai revu, dans des circonstances bien tristes, d’anciens collègues et amis qui ne m’avaient vu depuis fort longtemps. Certains d’entre eux ne m’ont pas reconnu. Je vous promets. Oui, mon statut de star de mon bac à sable aurait pu faire que je me vexe, mais non, bien au contraire, je l’ai pris comme le plus beau des compliments.

Alors, ces précisions faites, vous vous redites : « mais qu’est-ce qu’il nous bassine à nous dire que ça l’emmerde ? », notant au passage l’interactivité entre l’auteur et le lecteur dans cet article. Et bien je vais vous le dire. C’est qu’au mois de décembre, lorsque je suis passé sur la table d’opération, mon objectif à un an était d’atteindre ces 95 kilos et que je l’ai fait en 8 mois seulement. Je n’ai donc plus d’objectif à long terme.

Du coup, je me dis quand même c’est bien, je suis sur une bonne lancée, je vais peut-être atteindre un poids que je n’aurais jamais osé envisager, que ça va encore améliorer mon bien être, mes capacités sportives, donc me permettre de reprendre des activités que j’ai longtemps mises de côté, donc du positif. Mais je me dis aussi que je commence seulement à prendre de bonnes habitudes alimentaires, un rythme sportif et je crains que de ne plus avoir d’objectif fasse que je me relâche et qu’un impact négatif pointe le bout de son nez. Les tentations sont grandes en ce monde, il est dur de résister. La tentation de se laisser aller, j’y ai souvent cédé lors de régimes, ce qui a eu pour conséquences de grosses prises de poids et parfois des traumatismes importants.

Je me souviens de la première fois où une diététicienne m’a suivi. Il fallait que je pèse tout au gramme près, que je mange à heures fixes sans faire le moindre écart. Pour pouvoir le suivre, je ne mangeais plus en même temps que ma famille, pour ne pas être dégouté des victuailles présentes sur la table qui m’étaient interdites. Je vivais du coup dans un rythme décalé et l’heure des repas devenait une torture. J’ai tenu 3 semaines. J’ai perdu 5 kilos, que j’ai repris, avec 5 autres qui se sont invités à la noce. Cette souffrance, ponctuée par cet échec, a laissé une marque au fer rouge dans mon esprit.

Alors oui, se poser des questions permet d’avancer mais je me pose peut être trop de questions. Vous ne pensez pas que je devrais me laisser du temps pour bien profiter de ma nouvelle situation et voir comment ça évolue? Éviter de me créer des angoisses superflues qui génèreront les impacts négatifs que je crains tant? En somme, vous ne croyez pas que je devrais profiter de tout le capital confiance que j’ai engrangé ces derniers mois pour justement me faire confiance ? Si ? Pourquoi pas. Allons-y !

Ben vous voyez que j’ai bien fait de vous dire que j’étais emmerdé, vous m’avez bien aidé. Merci public, je te revaudrais ça !