Textes écrits dans le cadre de l’atelier d’écriture proposé par Iris L. Alb, 7 jours pour (re)prendre confiance en toi. La mission, chaque jour : « écrire sur ce que tu aimes ». Cet atelier comporte d’autres exercices, je vous invite à le consulter le site http://www.irislalb.com/.

Attention, ce texte à trait à des réflexions intimes qui peuvent choquer la sensibilité des personnes non averties.

Donner du plaisir et en avoir par la même occasion. Ce plein d’endorphines. Cette sensation de plénitude à la fois physique et mentale. Je l’espère pour vous, on a toutes et tous un souvenir d’une putain de bonne baise qui nous a laissé totalement repu.e. C’est pas une pensée positive ça ?

Je n’ai pleinement connu ce plaisir que tardivement. Ma vie sexuelle a été assez chaotique. Déjà, ça a mal commencé. Mon rapport à mon corps et mon manque de confiance en moi ont fait que ma première expérience est arrivée à ma majorité, avec une travailleuse du sexe, lors d’une escapade à Amsterdam. Ma vie affective était désastreuse, je n’avais eu qu’une petite amie au collège auparavant, et cette première fois était franchement bof. Puis j’ai fait deux rencontres au cours desquelles j’ai pu découvrir le sexe. Là, j’ai de bons souvenirs, atténués par une nouvelle période de vide affectif.

J’ai bien eu recours à la masturbation, y compris à l’aide de jouets, mais leur découverte par une personne tierce à une occasion que je ne veux pas raconter, et le sentiment de culpabilisation que l’on m’a fait ressentir, m’ont provoqué un trauma qui a fait que, jusqu’à très récemment, j’avais honte de mes plaisirs solitaires. Je ne m’appesantirai pas non plus sur mon premier mariage, avec le recul, je sais que je n’étais pas vraiment heureux, je pense que je ne la rendais pas plus heureuse que ça non plus, ça se traduisait sur la fréquence et la qualité de nos rapports. Je lui souhaite d’ailleurs d’avoir trouvé mieux après moi.

Et donc, cette période de divorce et de découverte de mon nouveau corps. Cette période de découverte de mon polyamour, qui, après moult rebondissements, a abouti sur mon second mariage. Cette période où j’ai pu voir que le plaisir peut prendre des formes variées, du moment qu’il y a de l’alchimie et du consentement. Que j’en ai eu des orgasmes, lorsque j’ai compris que l’érection et l’éjaculation ne sont pas l’alpha et l’omega du plaisir masculin. Depuis, mon rapport au sexe n’a plus jamais été le même. J’ai appris à mieux écouter mon corps, à explorer ce qui me donnait du plaisir, tout en observant les réactions de mes partenaires. J’ai aussi appris que donner du plaisir devenait une source de plaisir pour moi et qu’ainsi, quand les envies s’accordent, il peut se passer quelque chose d’indescriptible.

C’est ainsi que j’ai commencé à explorer le BDSM, et plus précisément mon côté dominateur. Je connaissais ces pratiques, mais je n’osais pas vraiment me lancer, de peur de choquer, de peur de ne pas savoir me maîtriser, par peur de transgresser un tabou. J’ai découvert que je prends autant de plaisir à dominer les femmes, lorsqu’elles veulent bien consentir à ces jeux, qu’à me dominer moi-même. Depuis, je peux dire que le sexe est un moment où je suis moi-même, où s’exprime ma personnalité « brut ». Je n’ai plus honte de le dire, j’aime baiser, j’aime exercer le contrôle sur les femmes qui veulent bien me laisser le contrôle sur leur corps, sur leur plaisir, et qui en retirent elles-mêmes du plaisir. Et rien ne me rend plus heureux que ces moments partagés.