Voilà, le déni n’est plus possible, la dernière étude du GIEC l’annonce clairement : « La planète est foutue ! ». L’augmentation des températures a atteint son point de non-retour et le jour du dépassement de la Terre se produit désormais en mars ; les climatologues remercient d’ailleurs, non sans une certaine fantaisie dans le propos, les ultra-riches qui dépouillent les ressources afin de se construire une navette spatiale au lieu d’affecter leur pactole au bien commun.
Le compte à rebours pour l’extinction finale étant lancé, Pierre, maniaque par nature, a commencé à préparer son départ. Hors de question pour lui d’affronter une chienne de vie faite d’errance, de hordes sauvages, ou autres saloperies humaines comme peuvent en décrire moult fictions survivalistes.
Véritable enfant de la balle, ayant une existence nomade constamment en tournée, il se targuait dans le milieu de connaître les meilleures caves et les femmes à la plus petite vertu du pays. Il s’était décidé à poser sa caravane dans un champ, parmi les meules de paille, non loin du lieu de travail de sa vénus des carrefours préférée. Puisqu’il fallait partir, autant le faire avec splendeur, il s’était armé des crus les plus inouïs qu’il pourrait s’ouvrir, tout en trempant son biscuit.
La belle de jour, croyant qu’il dormait du sommeil du juste, quitta l’abri mobile sans oser le déranger. Pierre était simplement mort comme il l’avait planifié, citoyen d’un monde en feu dans une orgie dionysiaque.
Oulimots 2021S49 : cette contrainte, c’est de la balle bébé. https://t.co/NPJFEFhQk6Retrouvez toutes les participations