Rappel des « règles » de l’atelier
Le texte lu :
Le martin-pêcheur, Robert DESNOS (Chantefables et Chantefleurs (1970) posthume)
Quand martin, martin, martin
Se lève de bon matin,
Le martin, martin-pêcheur
Se réveille de bonne heure.
Il va pêcher le goujon
Dans le fleuve, auprès des joncs,
Se régale d’alevins,
Boit de l’eau mais pas de vin.
Puis martin, martin, martin
Va dormir jusqu’au matin.
Je souhaite de grand cœur
Devenir martin-pêcheur.
Thèmes proposés :
- un ou des lapsus amusants, dans une situation de chute,
- des animaux qui font équipe,
- le sommeil du juste,
- l’ivresse de Noé,
- les promesses non tenues de l’alcoolique.
Mon manuscrit produit lors de l’atelier :



Mon texte : (pastiche téléologique librement inspiré de la trilogie des chats de Bernard WERBER)
Elle s’appelle Bastet, du moins, c’est ainsi que son humaine l’a nommée, en honneur de la divinité égyptienne à tête de minet. D’ailleurs, elle lui manque, son humaine. Mais, que voulez-vous, le principe d’une fin du monde repose justement sur le fait qu’il ne reste plus grand monde à la fin. La greffière se retrouve donc plus ou moins seule depuis que les homo sapiens se sont entredéchirés, que la peste a proliféré, et que les rats ont pris le pouvoir.
Par chance, la chatte de gouttière s’est vue implanter une prise USB au sommet du crâne. Ainsi, elle peut consulter chaque jour un article de l’Encyclopédie du savoir relatif et absolu, du professeur Edmond WELLS, qu’elle transporte dans une clé fixée à un collier autour de son cou. La clé, pas le professeur. Dès qu’elle le peut, elle s’abime dans les abysses de la connaissance humaine, espérant y trouver le secret qui lui permettra d’honorer son patronyme et devenir une divinité. Hélas, elle ne fait que sombrer dans un sommeil profond, ivre de mots.

« Tu m’embêtes avec ton livre » lui signe Tarzan, un singe savant élevé dans zoo. « Tous les soirs, tu me promets que tu vas m’attendre et quand je reviens de la cueillette des fruits, je te découvre avachie ». La chatte, lasse des simagrées du chimpanzé, décide de lui tourner le dos pour se lécher le pelage. Furieux, Tarzan pique son équipière d’un bout de bois, puis prend la fuite pour se réfugier sur branche. Il la connait bien, car, d’un bond, Bastet se retourne pour se lancer dans une joyeuse cavalcade. Mais qui, à sa grande surprise, se transforme en une longue glissade ; le singe avait malicieusement parsemé le campement de pelures jaunes. Il regarde alors Bastet et se moque : « Pas de peaux, banane ».