Atelier d’écriture du lundi 26 septembre 2022
Rappel des « règles » de l’atelier
Le texte lu :
Pas de lecture cette semaine, mais une réflexion autour des prénoms / noms donnés à un personnage de fiction, et la relation avec la notion d’héritage patronymique, dans les romans ou dans la vraie vie.
Thèmes proposés :
Les participant.e.s à l’atelier doivent écrire un texte avec :
- un personnage qui porte un prénom,
- un personnage qui défend le premier personnage,
- un troisième qui dénigre le premier.
En option les participant.e.s doivent parler à mots couverts d’eux ou de leur œuvre à travers le premier personnage. Une liste de prénoms est proposée si besoin : Pierre Nicolas Alexandre Auguste Émile Guillaume Jacques Thomas
Mon manuscrit produit lors de l’atelier :



Mon texte :
Pierre
Chapitre 2
Léa serre la missive tout contre elle. Tous les mercredis, son cœur bat un peu plus fort, lorsqu’elle approche de la boite aux lettres ; avec de temps en temps une déception, quand il n’a pas pu poster son billet à temps ? La chamade repart alors de plus belle, le lendemain. Elle ne connaît de lui que son prénom, duquel il signe chaque fois. Il s’agit sans doute d’un pseudonyme, mais qu’importe.
Pierre.
Elle n’arrive pas à expliquer son engouement pour ce rendez-vous épistolaire. Peut-être la forme désuète de la correspondance, ou le caractère affable de ce que le quidam y écrit. Elle ne sait rien de lui, elle reçoit ses courriers sans adresse d’expéditeur, mais chaque situation qu’il met en scène fait à coup sûr des ricochets dans le vécu de la jeune femme. Elle ouvre fébrilement la porte de son logis, pressée de se réfugier dans sa chambre pour décacheter l’enveloppe.
Chapitre 3
Auguste, assis dans le canapé devant un jeu vidéo, tance son occupante d’un vil regard. Lorsqu’il a hérité du coquet trois-pièces de sa grand-mère, il s’est mis en tête de le rénover pour y habiter, tout en louant une chambre pour récupérer quelques espèces sonnantes et trébuchantes et se constituer une rente. Il a immédiatement eu le coup de foudre pour Léa. En concluant le bail, il s’imaginait déjà lui conter fleurette.
C’était sans compter sur l’intrusion de ce Pierre ; quel lourdaud celui-là ! À la voir régulièrement recevoir les lettres, il a tout d’abord pensé à un amoureux. Forcément un arriéré qui ne serait pas au fait des moyens modernes pour converser. Mais même pas. Ayant subrepticement « mené son enquête » comme Auguste se le dit à lui-même, il a lu que le type raconte des scènes de vie, sans rapport les unes aux autres, d’une semaine sur l’autre. Parfois, il écrit même à la troisième personne, nan, mais je vous jure. Et elle, qui commente chaque lettre dans son journal intime, quelle midinette. Allez, va, Auguste le sait, il vaut mieux que ça !