Atelier d’écriture du lundi 7 novembre 2022
Rappel des « règles » de l’atelier
Le texte lu : Les milles et une nuits
Titre éminemment connu, il s’agit d’un recueil de contes persans, traduits en français au XVIIIème siècle par Antoine GALLAND. L’extrait lu ce soir concerne les voyages de Sindbab le marin, qui se déroulent entre les nuits 537 et 566. Piètre marin mais fervent voyageur, ses aventures lui permettent de fabuleuses rencontres, chacune se terminant par un retour avec d’infinies richesses.
Thèmes proposés :
Une rencontre qui se termine par une issue favorable ou tragique
Mon manuscrit produit lors de l’atelier :





Mon texte :
Rencontre sidérale.
Il y a longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine.
Une bataille spatiale anime le vide galactique. Une capsule de sauvetage s’échappe d’un croiseur interstellaire. Le couard sera exécuté lorsqu’il sera retrouvé après le chaos des explosions. Toutefois, Ark n’est pas un lâche, bien au contraire. Il vient subrepticement de voler des pièces dans un hangar de maintenance, afin de les revendre ensuite au marché noir. Il n’avait pas prévu l’attaque rebelle, ce qui l’oblige à opérer un « repli tactique », au lieu de s’éjecter avec la purge des conduits de détritus comme il le fait habituellement.
Les capsules de sauvetage ont pour inconvénient d’être programmées pour se diriger vers le système le plus proche. Sans commandes de navigation, impossible de savoir où il va débarquer. Il espère juste avoir déconnecté le traceur avant que sa trajectoire puisse être calculée par les belligérants. Le voilà errant, au milieu de nulle part, vers l’infini et au-delà. Sa course folle se termine quand l’enveloppe de métal s’enfonce dans une large étendue d’eau, puis en ressort, comme par un effet de rebond.

Il ne peut estimer sa position sans être immédiatement repéré par le vaisseau vainqueur, et il n’a envie de tomber entre les mains d’aucun des deux camps. Il décide d’ouvrir la trappe de secours pour jeter un œil à l’extérieur. Par chance, son frêle esquif a sombré près d’un rivage ; il y dérive au gré du courant, doucement, mais sûrement. L’accostage se déroule sur une crique de sable fin, bordée de hauts rochers aiguisés comme des lames, le tout ceint d’une jungle épaisse. Pas le choix, le contrebandier devra y pénétrer à un moment ou à un autre. Mais en attendant, il rassemble ses affaires, établit un camp de fortune et fait un feu pour éloigner toute bête sauvage.
Ohrour observe ce qu’il se passe sur la plage, niché dans des branches. Depuis sa naissance, il n’a jamais vu pareille chose. Tout d’abord, cette langue de flamme qui déchire le ciel. Ensuite, cette drôle de boite qui flotte comme un tonnelet et vient, oh sacrilège, profaner la terre des anciens pêcheurs de la tribu. Enfin, cette créature bizarre, qui se tient sur deux pattes, dont la peau bleue est recouverte d’objets bien plus saillants que les fourrures de bêtes qui le protègent de la pluie et du froid. Tout cela l’intrigue. Alors, il attend.
Le noir se fait dans le ciel. Ohrour peut passer à l’action. Il manipule ses six bras pour descendre le plus silencieusement de sa cachette. Au rythme du ressac, pour masquer le bruit de ses pas, il se déplace vers l’étranger. Il éprouve une sensation inédite : il craint à la fois le comportement de cette créature et, en même temps, il veut découvrir ce que la situation pourra lui apporter. Il fait partie des jeunes du village, dans sa période de misdab, ce qui signifie qu’il doit prouver qu’il peut être utile à la communauté.
Il en est persuadé, son destin va s’accomplir dans les instants qui vont suivre. Tout à sa réflexion, il ne voit pas la branche de bois mort, qui craque sous son pas. Ohrour n’a pas le temps de réagir, la bestiole devant lui se retourne dans un bond. Ark n’a pas cherché à comprendre, ses réflexes ont pris le dessus. D’un coup de blaster, il vient d’abattre une sorte de grosse araignée.